Divers

Écrire un bon roman…

Un auteur écrivait qu’il s’était esquinté sur son manuscrit pendant longtemps; il prenait la décision de l’envoyer enfin à l’éditeur en estimant qu’il avait fait le mieux qu’il pouvait.

Je me souviens m’être retenue de commenter que, par expérience, je sais aujourd’hui que de faire le mieux qu’on peut ne suffit pas. Pour écrire un bon roman, il faut se surpasser.

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J’ai rêvé à elle, cette nuit…

Marie-Pierre BarathonJ’ai rêvé à elle, cette nuit…

Elle était assise sur un banc de parc. Sur ses lèvres, un sourire à la Mona Lisa. Elle observait sereinement les alentours. Elle attendait que la Mort vienne la chercher tandis qu’autour d’elle s’agitait doucement la Vie. Les oiseaux sifflaient. Les promeneurs foulaient l’herbe verte avec nonchalance ou encore s’y prélassaient. Les enfants, un peu plus loin, jouaient au ballon.

Quand, vers la fin de l’après-midi, les gens ont déserté le parc, je me suis retournée vers elle.

Le banc était vide.

Elle y avait laissé sa veste de laine et quelques effets personnels.

J’ai regardé devant, et j’ai vu l’eau de la rivière qui, doucement, suivait son cours.

J’ai compris qu’elle nous avait quitté.

Elle n’avait pas eu la patience d’attendre…

J’ai récupéré ses affaires pour les rendre à qui de droit.

J’ai pleuré en réalisant que ce lainage que je portais au bras, et qui portait son parfum, resterait vide à jamais.

Marie-Pierre Barathon n’était pas une amie proche. Et pourtant, c’est avec émotion que j’appris hier soir la triste nouvelle de son décès. Pendant un an, j’ai travaillé avec elle le manuscrit d’un roman qui, finalement, n’a pas été publié. Je l’ai rangé depuis dans le fond de mes tiroirs pour mieux y revenir plus tard.

Je me souviendrai toujours de cette sensibilité et cette intelligence qui étaient siennes. Nous étions elle et moi sur une même longueur d’ondes. Elle avait si bien saisi ce que je souhaitais faire de ce roman dont le sujet, sensible, me donnait beaucoup de fil à retordre. Je ne parvenais pas à prendre le recul nécessaire. Je n’y voyais plus clair. Elle savait. Ce n’était pas une affaire de fiction. Elle n’a pas posé la question. Elle comprenait. Il fallait le travailler, ce texte. Elle y croyait.

Je n’avais jamais senti encore une telle complicité féminine dans l’écriture.

Pendant des mois, nos longues conversations téléphoniques au sujet des différentes versions que je lui faisais parvenir ont fait beaucoup progresser ma réflexion.

J’avais hâte de lui faire lire bientôt le nouveau manuscrit sur lequel je planche. Son avis sur celui-ci, dont le défi m’apparaît semblable au précédent, m’importait beaucoup. J’aurais tant aimé travailler encore une fois avec elle.

Hélas…

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