
« …l’une des motivations fondamentales de l’écriture consiste à vouloir donner forme à l’informe, à clarifier ce qui est confus en soi : magma de perceptions diffuses, émotions enfouies, idées en vrac, entrelacs de souvenirs. Jean-Jacques Rousseau, dans le Manuscrit de Neufchâtel, précise ainsi vouloir «débrouiller ce chaos immense de sentiments si divers, si contradictoires» dont il fut agité toute sa vie. Les Confessions, l’une des premières entreprises autobiographiques moderne, se trouve ainsi justifiée. L’écriture joue ici à l’évidence une fonction cathartique… Elle aide à faire le point, à prendre du recul ; elle est l’instrument qui permet de mettre en mot une expérience que le langage oral, usé et approximatif, peine à dire. »
Tiré de : La littérature comme manière de vivre, Sciences Humaines