Réflexion

Le drame du quotidien

Je ne choisis pas mes thématiques d’écriture; ce sont elles qui me choisissent.

Avec du recul, après deux publications, un 3e manuscrit en jachère, un 4e en chantier et un 5e déjà en tête, je réfléchis aux thématiques qui se dessinent entre les lignes de mon œuvre. C’est sans étonnement que je les découvre, même si jusqu’ici je les avais couchées sur le papier sans en prendre vraiment conscience. Depuis un bon moment, j’ai réalisé que ma thématique de prédilection semble être celle des amours dysfonctionnelles. Mais je remarque aussi depuis peu qu’au-delà de cette thématique il en est une autre qui les englobe toutes; ce qui émerge de mes romans, c’est le drame du quotidien.

IMG_6899Le drame du quotidien est celui qui ne fait pas les manchettes, du fait de n’avoir rien de spectaculaire. Il est celui qu’on banalise parce qu’on n’a pas de temps à lui accorder. Il est celui qui nous embête et qu’on nie, qu’on refuse d’assumer, afin de se laisser croire à soi-même et aux autres qu’on est fort, qu’on n’est surtout pas vulnérable. C’est celui de la violence ordinaire, de la culpabilité, des rêves brisés, des mal-aimés. Il se joue dans l’intimité. On en parle peu; on craint d’être jugé. C’est le drame qui fait mal en secret, qui nous tue à petit feu, alors qu’à l’extérieur tout semble aller bien.

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J’écris pour survive à moi-même

J’écris depuis longtemps, même si je ne publie pas beaucoup.

La première fois que j’ai pris la plume, c’était pour survivre à la noirceur de mon enfance. J’écrivais pour faire fi de la violence et du rejet. J’écrivais parce que je n’avais pas le choix. C’était ma manière de crier en silence, sans déranger personne. Il ne m’était pas permis de m’exprimer autrement.

« Écrire, c’est aussi ne pas parler. C’est se taire. C’est hurler sans bruit. » — Marguerite Duras

Avec l’écriture, je m’arrogeais un droit. Je cachais sous les draps ou dans le fond d’un tiroir le fruit de ma désobéissance. J’écrivais pour survivre à la solitude. Sans l’écriture, je n’étais rien. Je n’existais pas.

J’écris encore aujourd’hui pour obtenir une unité dans ma vie. J’écris parce que je suis brisée de l’intérieur et que, par le recours à l’écriture, je tente de recoller ensemble tous les éclats de verre qui me composent. J’écris la souffrance, la désillusion, le rejet, le désamour.

J’écris pour combler ma solitude. Pour apprendre aussi à m’aimer moi-même. J’écris pour comprendre ce qui autrement, à mes yeux, n’aurait pas de sens.

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