On s'aime multi-puckés
Actualité, Réflexion

Le dysfonctionnel romancé

On ne fait pas de chanson, de pièce de théâtre, de film ou de roman qui vaille avec des histoires d’amour heureuses. Ça n’intéresse personne… ou si peu.

Quand l’amour va bien, on le laisse habituellement dans l’ombre. On le relègue autant que possible à l’intimité. Il n’y a pas beaucoup à dire à son sujet. Il faut le vivre pour le croire. L’amour heureux et épanoui se résume à un bonheur affirmé et des vœux de perpétuation de la part des proches empreints de sollicitude. L’amour heureux a quelque chose de kitch, on le garde généralement pour soi, on le chérit en secret, et on évite d’en faire l’étalage ostentatoire au risque de susciter les jalousies.

L’amour, pour être raconté et susciter l’intérêt d’un auditoire, doit receler une part de souffrance.

On est bien sûr en droit de se demander pourquoi les amours dysfonctionnelles font l’objet de multiples représentations, en littérature comme ailleurs, et surtout pourquoi elles retiennent notre attention de la sorte. On y trouve certainement un écho à nos propres afflictions, et l’on tente ainsi de sublimer nos douleurs dans l’espoir de les ennoblir.

Sommes-nous des êtres masochistes qui se complaisent dans la douleur? L’amour n’a-t-il de valeur à nos yeux qu’en fonction du pouvoir dévorant qu’il renferme?

Destructeur ou miraculeux, il est certain qu’on aime le savoir tout puissant.

On aime les montagnes russes d’émotions, mais on rêve qu’à la fin l’amour soit vainqueur et que règne à jamais le bonheur.

On a besoin de rêver.

Le rêve est une forme de désir, et l’on ne désire que ce qui se laisse désirer. Voilà pourquoi les histoires d’amour dysfonctionnelles nous fascinent. Elles nous captivent; on veut savoir qui, de l’amour ou de la haine, remportera le combat.

Réf. On s’aime multi-puckés – Urbania

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Projets en cours

Un 4e manuscrit

La thématique des amours dysfonctionnelles est depuis toujours mon sujet de prédilection. C’est précisément dans ses zones sombres et sa dimension dialectique que la thématique amoureuse me fascine le plus et que je désire l’explorer.

Les archétypes de la Belle et de la Bête apparaissaient en filigrane, dans mon premier roman, La gueule du Loup,  où j’explorais la dualité entre les désirs du corps et ceux de l’esprit. Dans mon second roman, L’amour n’est rien, je traitais du deuil amoureux en lutte contre l’idéalisation de l’être cher.

Mon troisième roman (actuellement en  jachère) fut pour moi une occasion de sonder l’impossible quiétude amoureuse dans les affres de la perversion narcissique.

Dans ce quatrième projet romanesque, sur lequel je planche, j’aimerais mettre en relief le paradoxe de l’amour dans la générosité qu’on lui présuppose et les travers égocentriques de l’âme humaine.

4emanuscrit

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